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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 09:26
Sans la recommandation de Nanou je n’aurais sans doute jamais ouvert Les quatre accords toltèques de Don Miguel Ruiz, démotivé par un quatrième de couverture qui le présente comme un best-seller du New Age « dans la tradition de Castaneda »… Car ce texte remarquable est aux antipodes de l’imposture d’un mysticisme pour écervelés. Peu m’importe l’origine ancestrale supposée des idées de Don Miguel. Ce n’est pas ce qui compte, mais la mise en application pratique de propositions compréhensibles à tous ceux qui cherchent à se libérer de l’emprise des croyances et de la victimisation.

Aucun besoin d’un emballage exotique pour un enseignement qui pourrait nous venir du Jardin d’Épicure après un détour par Nietzsche — sans oublier la neurophysiologie exercée par l’auteur !

Quelques passages qui m’ont profondément touché :
(p. 26) Combien de fois fait-on payer la même erreur à son conjoint, à ses enfants, ou à ses parents ? Chaque fois qu’on s’en souvient, on les juge à nouveau, on leur transmet tout le poison émotionnel que nous fait ressentir cette injustice, puis on les fait payer pour leur erreur.

Est-ce là de la justice ?

Le Juge a tort parce que le système de croyances, le Livre de la Loi, est faux. Le rêve tout entier se fonde sur une loi fausse. Quatre-vingt-quinze pour cent des croyances que nous avons gravées dans notre mémoire ne sont que des mensonges, et nous souffrons de croire ces mensonges.

Dans le rêve de la planète, il semble normal que les humains souffrent, qu’ils vivent dans la peur et provoquent des drames émotionnels. Ce rêve n’est pas agréable ; c’est un rêve de violence, de peur, de guerre, un rêve d’injustice. Quant aux rêves personnels des humains, même s’ils présentent quelques variations, de manière générale ce sont des cauchemars.

Si l’on regarde la société humaine, on constate que la raison pour laquelle il est si difficile d’y vivre est qu’elle est régie par la peur. Aux quatre coins de la planète on voit de la souffrance humaine, de la colère, un esprit de revanche, des toxicomanies, de la violence dans la rue, et une incroyable injustice. Présente à des niveaux différents dans chaque pays, la peur contrôle tout le rêve de la planète.

[...]

(p. 29) C’est pour cela que les humains résistent à la vie. Être vivant est leur plus grande peur. Ce n’est pas la mort, mais le risque d’être vivant et d’exprimer qui l’on est vraiment qui suscite la peur la plus importante. Être simplement soi-même, voilà ce que l’on redoute le plus. Nous avons appris à vivre en nous efforçant de satisfaire les besoins d’autrui, à vivre en fonction du point de vue des autres, de peur de ne pas être accepté et de ne pas être assez bien à leurs yeux.

[...]

(p. 31) Au cours de toute votre existence, personne ne vous a jamais davantage maltraité que vous-même. Et les limites que vous mettez à vos propres mauvais traitements envers vous-même sont exactement celles que vous tolérez de la part d’autrui. Si quelqu’un vous maltraite un peu plus que vous-même, sans doute le fuirez-vous. Mais s’il le fait un peu moins que vous-même, vous continuerez probablement cette relation et tolérerez cette situation indéfiniment.

[...]

(p. 32) Si vous vous maltraitez terriblement, vous pouvez même supporter quelqu’un qui vous bat, qui vous humilie et vous traite comme moins que rien. Pourquoi ? Parce que, dans votre système de croyance, vous vous dites : « Je le mérite. Cette personne me fait une faveur d’être avec moi. Je ne suis pas digne d’amour et de respect. Je ne suis pas assez bon(ne). »

[...]

(p. 94) L’une des fonctions du cerveau est de transformer l’énergie matérielle en énergie émotionnelle. Le cerveau est notre usine à émotions. Et nous avons dit que la fonction principale de l’esprit est de rêver. Les Toltèques croient que le parasite — le Juge, la Victime et le système de croyances — contrôle votre esprit ; il contrôle votre rêve personnel. Le parasite rêve à travers votre esprit et vit sa vie au moyen de votre corps. Il survit grâce aux émotions engendrées par la peur et prospère grâce aux drames et aux souffrances.

Le liberté que nous recherchons, c’est d’utiliser notre propre esprit et notre corps, de vivre notre propre vie, et non celle du système de croyance de la société. Lorsque nous découvrons que notre esprit est contrôlé par le Juge et la Victime, et que le vrai « nous » est relégué dans un coin, nous avons deux choix. Le premier est de continuer à vivre comme avant, de se soumettre au Juge et à la Victime, de continuer à vivre le rêve de la planète. Le deuxième consiste à faire ce que font les enfants lorsque les parents veulent les domestiquer : se rebeller et dire « Non ! » Nous pouvons déclarer la guerre au parasite et, au Juge et à la Victime, déclencher un combat pour conquérir notre indépendance, notre droit à utiliser notre propre esprit et notre propre cerveau.»

[...]

(p. 105, à propos de « devenir un guerrier ») Il ne s’agit pas de contrôler d’autres êtres humains mais ses propres émotions, son propre moi. C’est lorsqu’on perd le contrôle qu’on réprime ses émotions. la différence entre un guerrier et une victime, c’est que cette dernière réprime ses émotions tandis que le guerrier les réfrène. La victime les réprime parce qu’elle a peur de les exprimer. Se réfréner n’est pas la même chose que réprimer. Se réfréner signifie contenir ses émotions puis les exprimer au bon moment : ni avant, ni après. Voilà pourquoi les guerriers sont impeccables. Ils contrôlent totalement leurs émotions et donc leur propre comportement.

[...]

(p. 110) Imaginez-vous vivre sans craindre d’exprimer vos rêves. Vous savez ce que vous voulez, ce que vous ne voulez pas, et quand vous le voulez ou non. Vous êtes libre de changer votre vie de la façon dont vous le souhaitez vraiment. Vous n’avez pas peur de demander ce que vous voulez, de dire « oui » ou « non » à quiconque.

Imaginez-vous vivre sans craindre d’être jugé par autrui. Vous n’adaptez plus votre comportement en fonction de ce que les autres peuvent penser de vous. Vous n’êtes plus responsable de l’opinion d’autrui. Vous n’avez plus besoin de contrôler quiconque, et personne ne vous contrôle non plus.

Imaginez-vous vivre sans juger les autres. Vous pouvez facilement leur pardonner et vous détacher de tout jugement à leur égard. Vous n’avez plus besoin d’avoir raison, ni de donner tort à autrui. Vous vous respectez vous-même, ainsi que les autres et ceux-ci vous respectent en retour.

Imaginez-vous vivre sans craindre d’aimer et de ne pas être aimé. Vous n’avez plus peur d’être rejeté, ni besoin d’être accepté. Vous pouvez dire « Je t’aime » sans honte ni justification. Vous pouvez parcourir le monde le cœur totalement ouvert, sans craindre d’être blessé.

Imaginez-vous vivre sans avoir peur de prendre des risques et d’explorer la vie. Vous n’avez plus peur de perdre quoi que ce soit. Vous ne craignez plus d’être vivant, et vous n’avez pas peur de mourir.

Imaginez que vous vous aimez tel que vous êtes. Vous aimez votre corps tel qu’il est, et vos émotions telles qu’elles sont. Vous savez que vous êtes parfait comme vous êtes.
On ne perdra rien à interrompre la lecture ici. Car dans le dernier chapitre le lecteur risque de s’engluer dans le sirop de rose de l’Amour Universel, formule qui explique peut-être le chiffre de ventes des œuvres de Don Miguel en Amérique du Nord. Mais rien de grave, tout est dit dans les chapitres précédents !

Tout, ou presque, puisque Don Miguel Ruiz a publié, un peu plus tard, Le cinquième accord toltèque (Ed. Guy Trédaniel, 2010) dans lequel il reprend les quatre premiers accords pour les compléter par un cinquième qui s’énonce simplement : Soyez sceptique, mais apprenez à écouter. Un magnifique plaidoyer pour un scepticisme éclairé qui dépasse le cadre de ce blog…
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