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15 octobre 2005 6 15 /10 /octobre /2005 23:00
Marie B. a posté un article sur l’autosexualité. J’y réponds dans un commentaire.
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commentaires

J
Au préalable : il me paraît bien difficile de parler de plaisir ou de jouissance sans jouir ensemble… À défaut, nous utilisons de belles métaphores qui enjolivent la réalité sans lui donner corps. C’est pourquoi je ne sais pas vraiment partager quelque chose qui n’a pas déjà été partagé, reconnu par ma « partenaire ». Certes, c’est une reconnaissance momentanée, révocable à tout moment dans la réécriture du passé, mais elle a été vraie au moins un jour.Parler d’autosexualité me semble donc encore plus difficile, et cette difficulté ne se limite pas au fait que les échanges ont lieu entre des personnes qui diffèrent par l’anatomie ou les hormones. C’est difficile parce que c’est quelque chose de vécu en dehors de toute relation (autre qu’avec soi-même).Maintenant je réponds dans l’ordre :> Je n’ai jamais « décidé de mettre fin ».Ce que j’ai raconté est un événement unique et inexplicable, mais significatif car il m’a montré que, même dans ce domaine fortement (auto-)exploré de la sexualité, mon corps pouvait se comporter de manière inattendue. J’ai toujours cru que l’excitation sexuelle masculine s’effaçait après l’éjaculation, d’autant plus rapidement que celle-ci avait été intense. Cela n’exclut pas une nouvelle érection peu de temps après, mais celle-ci accompagne un plaisir plus diffus qui va en s’éteignant doucement.Or ce que j’ai vécu était tout à fait différent : non seulement l’érection se prolongeait, mais les spasmes de l’orgasme se reproduisaient avec la même intensité. Je n’avais pas du tout la sensation d’une « ondulation » qui diminuait en intensité. C’était peut-être du même ordre que la première fois qu’un apprenti surfeur réussit à tenir sur la crête d’une vague : l’impression que ça ne va jamais s’arrêter, puis un réflexe conservateur qui entraîne une chute car un tel déploiement d’énergie est plutôt désarçonnant.Si l’événement s’était produit une deuxième fois, j’aurais peut-être laissé faire jusqu’à l’apaisement naturel. Il n’empêche qu’il a bouleversé ma compréhension de la jouissance. (Je n’ai pas cherché à le reproduire.)> Je me demande comment parler de jouissance masculine ou féminine !J’ai mis « féminine » entre guillemets pour simplifier. Quand j’ai vécu ce que j’ai appelé un « orgasme féminin », j’étais (une fois de plus) dans la sensation d’être pénétré par ma partenaire. C’est une sensation partagée car plusieurs femmes m’ont dit, dans ces moments là, qu’elles se sentaient « pénétrantes ». Mais, cette fois, l’inversion des rôles est allée jusqu’à l’orgasme, dont j’ai ressenti les spasmes à l’intérieur du ventre sans que mon arbre n’ait la moindre secousse (« La voie de l’extase (6) »). Je suis certain de ne pas avoir projeté la moindre goutte de semence, en accord avec la « consigne » puisque ma partenaire était en période de fertilité.> Pour autant, ces sensations ne sont QUE les miennes et dans > le même instant, il est probable que les personnes alentour> avaient des sensations peut-être aussi étonnantes mais probablement> fort différentes.Je n’en doute pas — j’ai vécu et entendu parler de décalages flagrants entre les sensations, jusqu’au point où l’un(e) s’ennuie pendant que l’autre croit vivre l’expérience du siècle. Il y a aussi ces nombreuses fois où chacun dit avoir vécu quelque chose de très fort tout en n’ayant aucune idée précise de ce qu’a ressenti l’autre. Si l’on accepte l’incertitude et les limites de la communicabilité, si on ne s’est pas égaré dans le fantasme du « tout-fusionnel », ces décalages ne sont que de jolis intervalles…En tout cas, ce n’est pas suffisant pour que je renonce à toute relation, ni à la frénésie naïve d’une rencontre amoureuse à venir. Si nous sommes des « passeurs » les uns pour les autres, il est naturel qu’il y ait ceux qui rament, ceux qui soufflent sur les voiles et les plus inspirés qui regardent les étoiles ; c’est le passage qui compte — la nouvelle vision d’un monde (de nous-mêmes) qui nous attend sur l’autre rive.> Enfin il y a une différence précise que je voulais déjà souligner> en écrivant le texte. Je n’ai aucune pensée.Là aussi nous sommes très différents. L’autosexualité est pour moi une manière d’achever ces maudits rêves érotiques qui ont pris fin avec la promesse d’une extraordinaire jouissance. J’y appelle la « fête des sens », oui, mais à travers des situations oniriques peuplées de personnages (féminins pour la plupart) qui prolongent mes rêves. J’ai déjà essayé de garder la tête vide : soit mon excitation tombe complètement, soit j’ai la désagréable impression de me « masturber » ! Mais je me garderai bien d’affirmer que c’est une manière de faire « typiquement masculine ».
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M
Etonnante pour moi cette phrase : « Ils n’ont cessé que lorsque j’ai décidé d’y mettre fin. » <br /> Je n’ai jamais « décidé de mettre fin ». Plutôt laissé les vagues s’amenuiser et cherché encore la jouissance dans la plus petite ondulation jusqu’à ce quelle devienne si peu perceptible que c’est l’immensité du calme qui m’envahit. J’aime le feu. Après la jubilation des flammes et la chaleur des braises qui doucement s’estompe, je souffle un peu pour les voir encore rougeoyer… Je ne pourrais pas « décider » de mettre fin avant la fin….<br /> Et puis aussi tu parles d’une jouissance féminine ? N’est-ce pas sur la base d’une croyance…., une de plus ? Je me demande comment parler de jouissance masculine ou féminine !<br /> Beaucoup d’homme parlent de cette capacité des femmes à jouir longtemps… Comment l’un peut-il savoir au sujet de l’autre ? Comment l’un peut-il sentir d’autres sensations que celles procurées par ses propres sens, ses propres émotions ?<br /> J’ai cru longtemps aux bouquins et j’ai joué longtemps à faire croire aux amants que j’étais comme dans les bouquins, jusqu'à avoir le courage de me regarder dans le fond du vrai, du senti, du vécu, jusqu'à chercher la jouissance dans moi et pas à travers l’autre ou le désir de l’autre. A cet égard mon dernier amour fut révélateur du chemin parcouru, je ne sais pas comment j’en parlerai quand j’y arriverai….<br /> Autour d’instants « grands » comme la naissance ou « l’amour », il peut y avoir des instants de « fusion » que j’ai clairement ressentis comme tels. Au delà des limites habituelles, je me trouve sans plus pouvoir dire où se trouve « mon commencement » et « ma fin », où se trouve l’un ou l’une, avec l’impression étrange d’être autant évaporée que concentrée. Et pfouit…. D’un coup, d’une respiration, l’atterrissage est effectif, le sol redevient le sol, je reprends mes limites corporelles et mon esprit reprends le cours du temps.<br /> Pour autant, ces sensations ne sont QUE les miennes et dans le même instant, il est probables que les personnes alentours avaient des sensations peut-être aussi étonnantes mais probablement fort différentes. Une photographe n’aurait enregistré sur son film QUE des corps « normaux »<br /> J’ai l’impression que je me trouve attirée par la solitude pour l’unique bonne raison de ne pas recevoir l’interférence inévitable d’unE autre qui me ferait atterrir d’un geste infime, d’un souffle ou d’un tressaillement, voir d’une pensée….<br /> <br /> Enfin il y a une différence précise que je voulais déjà souligner en écrivant le texte. Je n’ai aucune pensée.<br /> Aucune.<br /> J’invite mon corps à la fête des sens !<br /> La tête est vide de tout autre désir, de tout autre pensée.<br /> J’ai besoin de ce plaisir et j’en fais le plein… A la différence d’une éponge qui a besoin d’eau pour s’en gorger, j’ai l’impression d’avoir tout l’indispensable à disposition….<br /> J’ai parfois joué à inviter une personne dans mes pensées, mais dans ce cas là, je pense…. C’est comme une masturbation des émotions et le corps ne suit pas. Si le besoin est grand, il se réaffirme plus tard…. <br /> C’est vraiment de l’auto sexualit酅<br /> <br /> <br />
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