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19 mars 2006 7 19 /03 /mars /2006 09:51
J’ai cherché sur Internet la composition du sperme humain. Mis à part les spermatos — 5% de la masse — qui se font de plus en plus désirer, que peut-on trouver dans cette substance visqueuse, nectar pour les un(e)s et objet de dégoût pour les autres, à la saveur amère ou plutôt douce et salée ? (J’aime le mien et je tenais à ce que vous le sussiez.)

Un jour j’ai lu en salle d’attente du dentiste (je ne fréquente pas les coiffeurs) qu’une giclette d’homo erectus contenait assez de protéines, ou je ne sais quoi, pour subvenir au repas du soir d’une famille nombreuse. Sans doute l’info était-elle tendancieuse. Je soupçonne un mandarin en mal de pipe d’avoir cherché maladroitement à réhabiliter une pratique dénoncée par les féministes comme emblématique de la phallocratie triomphante.

Wikipedia en anglais est un peu plus prolixe à ce sujet que sa déclinaison française. Les deux mentionnent des trucs sympas, qui donnent envie d’en manger, comme le fructose et le sorbitol. (Ce dernier est un sucre inversé, recommandé aux diabétiques, qui donne cette sensation de fraîcheur lorsqu’on laisse fondre un carembar). De la vitamine B12 aussi : les pipeuses végétaliennes n’ont plus besoin d’en demander à la Biocoop…

Toutefois, si l’on en croit Wikipedia made in France, le sperme des coco-ricos ne contiendrait pas les lipides, acides aminés et prostaglandines généreusement fabriqués par les coco-ricains… C’est à se demander à quoi servent nos prostates hexagonales. Car ce sont les substances qui ont des chances de produire les fameux acides gras polyinsaturés à longues chaînes (DHA), notamment les omega-3 indispensables à la croissance et la survie de nos cellules cérébrales, en vente dans toutes les pharmacies.

Quid du foutre québécois ? Je veux bien croire que les virtuoses de la turlute adoucie au sirop d’érable bénéficient d’un régime exceptionnellement riche en DHA — suivez la surdouée Anne Archet sur ce terrain glissant…

Tous comptes faits, je crois que Wikipedia se trompe car les Français(es) ne sont pas en reste. Les « Joies de l’amour buccal » ont quand même suscité 74 commentaires, hier, hommes et femmes con-fondus… Nombreuses sont les jeunes femmes qui en ont assez de s’entendre dire que sucer leur partenaire les range dans la catégorie « putes et/ou soumises ». On ose dire enfin qu’on peut y trouver du plaisir, ce qui dépend pour beaucoup de l’attitude de l’homme qui reçoit cette caresse. (Mais cette condition ne vaut pas que pour la fellation.) J’écris « on » car il ne faudrait pas oublier que des hommes, aussi, aiment cela. (Pour la confidence, j’en reparlerai le jour où j’aurai essayé un homme à la saveur douce et salée.)

Nina n’y va pas avec le dos de la cuillère — d’ailleurs pas un accessoire indispensable à l’amour buccal. Au sujet de la fellation ou de positions comme la levrette, elle écrit :
— Mais des fois, je me demande dans quelles mesures le « féminisme » ne permet pas à certaines d’échapper à des pratiques qu’elles n'aiment tout simplement pas.
Implacable dénonciation d’un ordre moral qui revient à la (dé)charge, par derrière ou par devant ! Mais je me permettrai de compléter en disant que c’est la réplique en miroir d’un machisme qui permet aux hommes de s’affranchir de qualités humaines comme la patience, la tendresse, l’écoute du désir de leur partenaire, au profit de démonstrations aussi vaines que ridicules de leur « virilité ».
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18 mars 2006 6 18 /03 /mars /2006 04:42
Elle m’a dit oui en rougissant… puis elle a tourné la tête du côté droit, les yeux fermés. J’ai posé délicatement mes lèvres sur sa peau mouillée. La pointe du mamelon s’est dressée sous les effleurements et petits coups répétés du bout de ma langue.

Je t’ai entendue inspirer profondément, ton ventre s’est creusé, et ma bouche s’est posée sur ton sein gauche avec un peu plus d’insistance. La saveur de cette excroissance blonde, charnue sans doute comme les lèvres que tu caches sous ton visage, j’ai cru sentir une goutte de lait mélangée à ta peau, ou bien était-ce un souvenir enfoui de sexe et d’enfance ? Comme un bébé j’ai soulevé le sein avec ma main droite pour l’amener dans un contact plus intime ; cette fois j’ai aspiré fort, pour ma survie, serrant le mamelon pleinement déployé entre la langue et les dents du haut… Non je ne vais pas te mordre, amie-amante, je veux seulement aspirer un peu de miel de la vie, du plaisir, goûter les gouttelettes qui perlent sur ta peau, cette belle peau blanche qui aime tant les hommes sauvages. Je voudrais qu’un chamane ou un sorcier de pacotille me prête la sienne, juste pour une heure, que tu aies envie de moi et que tu dévores mon sexe comme je dévore mon désir en ce moment.
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20 février 2006 1 20 /02 /février /2006 13:56
Ma main avait glissé sur son ventre pendant le sommeil. Ces choses peuvent arriver quand on dort près d’un homme amant de sa compagne.

Elle n’avait pas retiré la main étrangère ; au contraire, elle avait posé la sienne dessus.

Imaginez une route poussiéreuse, de nulle part vers nulle part, tracée entre deux tea-shops pouilleuses qui servent de repères aux arrêts d’autocars. Rien à l’horizon, sinon des camions et autres véhicules déglingués se frayant un chemin sous une chaleur torride. Évidemment, on avait choisi le mois de juin pour une enquête de terrain dans les communautés namdhari avec un ethnologue un peu déjanté et sa copine américaine. J’ai apporté mon matos pour enregistrer les interviews du siècle. La première communauté est la plus riche car elle est réservée aux gens de caste. On les appelle les « yogis aux oreilles percées » à cause de lourds anneaux de bois qu’ils portent en boucles d’oreilles. Leur vie est très ascétique. Après une collation de galettes de blé et de lentilles, ils nous ont amenés à une chambre dont le mobilier se réduit à deux lits faits de cordes tressées. Nous étions quatre car une jeune touriste française, prof d’histoire-géo, avait souhaité être du voyage.

Étrange ambiance qui ranimait en moi une curiosité d’adolescence pour les mouvements spirituels exotiques. Non, je n’ai pas rêvé : on nous a ouvert la porte d’un bâtiment de pierre marbrière, aussi vaste qu’une église, décoré des portaits de la lignée de mahant qui ont dirigé cette secte fondée à l’époque du Bouddha. Vingt-quatre siècles vous contemplent, à l’abri de la fournaise, dans un silence de cathédrale…

Elle et moi. Il n’y avait rien de prévu entre nous, mais nous voilà blottis l’un contre l’autre sur cette espèce de hamac, enroulés de tissus légers et soyeux, vite endormis après ces quatre heures de route. Sa main sur la mienne, la mienne sur son ventre que je sens palpiter. J’écoute sa respiration, je perçois une fine ondulation de ses reins que j’accompagne en glissant encore sur le tissu qui ne tarde pas à se dénouer. Je réalise soudain que cette femme est belle et que sa peau douce aime être caressée. Elle offre ses lèvres à mes mains puis à mes lèvres. Elle sent mon désir monter, ses mamelons se dressent et roulent entre mes doigts, elle gémit en silence. Les langues se cherchent. Ma main plonge dans la toison de son ventre, à la recherche de son jardin humide. Mais elle plonge trop vite et trop fort. Ce n’est pas le lieu d’une telle agitation. Elle parle soudain :
— Tu es aussi collant qu’une mouche !
— Pardon…
Le reproche a été donné en souriant, mais il coupe net mon élan. Je suis mort de honte. Comment ai-je pu abuser ainsi de la situation ? Je passe le reste de la nuit couché à même le sol, malgré son insistance.

Je ne sais plus son nom.

Deux mois plus tard je l’ai revue dans un village tibétain. Nous avons pris le thé, puis je l’ai invitée à passer la soirée dans ma chambre d’hôtel, un petit cube de briques peint en vert avec une belle vue sur la vallée. Là, je lui ai répété combien je regrettais ce qui s’était passé à Rothak. Qu’au début j’avais posé la main sur elle sans m’en rendre compte, puis que j’avais senti une réponse de sa part, qu’elle m’avait paru aimer les caresses, et que j’avais pensé que… J’ai tellement fait dans la contrition qu’elle n’a rien dit de ce qu’elle avait ressenti ce jour là, ni de ce qu’elle ressentait maintenant, sauf qu’elle ne m’en voulait pas du tout. Elle était douce et souriante. Je nageais dans le bonheur de mon ego reconstitué : celui de l’homme qui maîtrise pleinement ses pulsions ; sinon à quoi ça servirait, toutes ces heures de méditation ?

Je crois que ce soir là elle avait vraiment envie de moi, et que j’avais envie d’elle. On s’est quittés frustrés mais fiers d’avoir sauvé la face.

Ce n’est pas facile d’endurer le karma d’une mouche.
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29 janvier 2006 7 29 /01 /janvier /2006 01:24

Catho-coincé, le père. Il lisait Marguerite Duras mais il tenait dur comme sa bite à ce que ses deux filles arrivent vierges au mariage. Désolé pour ce style, mais j’enrage à la pensée qu’il y a quelque chose d’incestueux à contrôler ainsi la sexualité de sa progéniture.

Laissons donc ce vicelard dans sa bibliothèque de cadre-supérieur-d’origine-modeste. Jacqueline — la fille aînée — y croit, à la virginité. Elle nous l’a dit le premier jour qu’elle est venue nous rendre visite. Tout juste vingt ans, brillante étudiante en médecine, elle trompe la vigilance parentale chaque jeudi pour pratiquer avec nous du yoga et du massage, sans oublier de se libérer un peu par la parole.

Elle est pudique mais pas pudibonde. Elle a aimé que je masse son dos — j’en ai profité pour dégager quelques points d’acné — puis elle a rougi et frissonné quand j’ai pétri son ventre de biche en glissant les mains vers son pubis. Elle s’est senti désemparée et très excitée quand je me suis offert nu à son massage. Le dos ça va, mais le ventre… Elle ne quitte pas des yeux, un peu inquiète, un arbre qui s’agite au vent en lui lançant des sourires. Elle aussi me regarde en souriant. Ma tendre amie finit par avoir pitié d’elle et lui montrer comment masser, caresser, surprendre un sexe d’homme. Elle apprend vite, dommage.

La fois suivante je l’ai découverte entièrement au moment de lui masser le ventre, et j’ai laissé mes mains couler doucement sur ses tous petits seins. Elle a fermé les yeux et dit qu’elle adorait ça, oui tu peux les pincer — pourvu que ma mère ne sache rien ! Notre rituel de massage a donc pris un tour très sensuel avec ces caresses dont nous cachons pas le plaisir, et qu’elle revient chercher de semaine en semaine. Une fois, elle y est allée bien plus fort, car nous étions seuls, mais je n’ai pas osé jouir dans sa main. Une autre fois j’ai osé mouiller sa cuisse, alors que nous étions étroitement enlacés, allongés en plein soleil. Mais j’ai toujours respecté son vœu de « chasteté ».

Un jeudi elle est venue avec sa petite sœur Elise qui avait tout juste treize ans. Le mot « pédophilie » n’existait pas encore à l’époque, mais je me suis abstenu de proposer un massage à la troublante nymphe, bien qu’elle se soit révélée plus hardie que son aînée. J’ai donc massé la grande sœur très sagement et nous sommes restés sur notre faim.

Jacqueline part en vacances chaque année sur la Côte d’Azur et elle nous invite à l’y rejoindre pendant que ses parents s’absentent. Nous l’emmenons sur une plage naturiste sauvage, entre les rochers, où l’on peut être vu, désiré, voir, désirer, bander même, sans se faire éjecter. Il y a de très jeunes filles qui se mettent vite à plat ventre car elles ne viennent que pour bronzer, très drôles dans leurs efforts pour cacher le peu qu’elles ont à cacher. Jacqueline a rencontré un beau gosse et eu envie de flirter un peu avec lui. Ils sont partis derrière les rochers, nus comme des Verts, bien entendu, puis elle est revenue se plaindre qu’il lui faisait des avances. Quelle drôle d’idée.

L’année suivante, elle nous invite après avoir eu la visite de son « fiancé » : un étudiant qui partage entièrement les idées de son père à propos du sexe et du mariage. (Quand je vous dis qu’il y a de l’inceste dans ce genre de croyance…) Elle l’a quand même emmené sur la plage naturiste. Quand nous arrivons, elle est seule et en pleurs. Que s’est-il passé ?

— Hier soir il m’a demandé si je voulais l’épouser. J’ai répondu que je n’étais pas pressée de me marier et que je n’y songeais pas.
— Alors ?
— Ce salaud m’a sauté dessus pour me violer. J’ai passé la nuit enfermée dans les WC. Ce matin, il est parti après s’être platement excusé à travers la porte.

Nous sommes désolés pour elle et je crains que nous soyons un peu responsables de sa naïve confiance. En la prenant dans mes bras, pendant qu’elle se réchauffe les mains dans mon pyjama, je lui dis que tout homme ressent du désir pour une femme quelles que soient ses idées sur le mariage ; que je ne suis pas une exception, mais comme je ne suis pas muré dans l’abstinence je peux plus facilement respecter ce qu’elle m’a demandé.

Le soir, elle a retrouvé sa joie de vivre. Elle s’allonge entre nous et c’est reparti pour les caresses. Nous lui enseignons la fellation en expliquant que c’est une bonne technique pour faire patienter l’homme en attendant les grandes orgues. Je n’y crois qu’à moitié, mais la leçon était fort agréable.

L’année suivante, Jacqueline est avec Elise quand nous leur rendons visite. Elle me confie, le premier soir, que sa petite sœur est devenue folle car à quinze ans elle a décidé de perdre son pucelage avec le premier venu. Pourquoi elle me fait cette confidence, je me le demande encore. J’y perçois une invitation inconsciente, ce qui m’arrange car Elise est très jolie. Certes, nous n’avons que dix ans de différence, mais, à l’inverse de Jacqueline, elle rue dans les brancards et s’oppose ouvertement à l’autorité paternelle.

Les parents sont présents, mais comme les filles habitent au sous-sol elles nous invitent à une petite fête très discrète, un soir, en nous faisant passer à travers un trou de grillage dans le jardin. Heureusement — la mère doit être en train de prier, et le père de se masturber en lisant Duras — nous ne serons pas dérangés. J’ai la tête qui tourne en compagnie de trois femmes aussi déjantées que moi. Les deux sœurs échangent déjà baisers et caresses. Je tarderai pas à poser une main brûlante sur le ventre d’Élise, qui me fait les gros yeux puis éclate de rire. J’ouvre sa chemise, qu’elle avait négligé de boutonner, elle vient contre moi et me fait goûter une incroyable saveur d’eucalyptus dans sa bouche. J’y repense chaque fois que je suce une pastille à l’eucalyptus. Elle a laissé mon sexe durcir contre elle mais n’osera pas le toucher. Ce fut difficile de se séparer en repassant par un trou de grillage.

Le lendemain, plage nudiste. Élise m’accompagne à la nage derrière les rochers. Caresses, délice du sel sur les peaux mouillées par la mer. Nous décidons de monter au camping car avec seulement nos serviettes roulées autour de la taille. En route, elle m’embrasse encore au milieu des eucalyptus, mais je proteste pour l’indécente forme qu’elle inflige à ma serviette. Heureusement, le sentier est désert. J’accroche les rideaux, j’ouvre le toit coulissant et je prépare un thé, car c’est ce que nous sommes venus prendre, officiellement. Puis nous lâchons les fauves. La suite n’est pas très originale, il y a des blogs meilleurs que le mien pour ce genre de récit. Je retiendrai quand même que la rose des sables d’une jeune fille est infiniment savoureuse après un bain de mer — dire qu’il y a des cons qui s’empoisonnent en massacrant des huîtres ; que la jeune encore vierge pour quelques minutes a bien aimé cette mise en bouche ; qu’elle s’est ensuite aperçue qu’un poisson très agité s’était glissé en elle sans qu’elle ne cesse de ressentir du plaisir ; elle qui croyait devoir saigner pour devenir femme ; qu’elle a relevé la tête pour regarder son ventre, mettant la main au dessous de son nombril : « Oh, quand je pense qu’il monte jusqu’ici ! »

Elle a aimé découvrir de nouvelles sensations qui venaient du plus profond d’elle-même. J’ai senti la sève monter et proposé une escale technique pour la gelée contraceptive qu’elle s’est elle-même appliquée.

J’étais bien. Si bien, si détendu, qu’après la pause gelée je n’avais plus d’érection… Alors j’ai pris mon sexe replié et je l’ai bourré avec mes doigts dans le vagin d’Élise. Elle a soupiré de plaisir, ondulé ses hanches, et très vite mon arbre a retrouvé sa forme olympique. Je lui ai dit que j’allais bientôt jouir, elle m’a dit qu’elle était prête. J’ai arrosé son jardin en gémissant sagement pour ne pas l’effrayer.

Élise n’a pas eu d’orgasme et je me suis satisfait de l’idée qu’on ne pouvait pas tout avoir la première fois. Après tout, elle avait trouvé un partenaire attentionné et plein de douceur. Oui, mais parfaitement ignare sur le plaisir féminin.

Elle était fière et heureuse quand nous sommes retournés à la plage. Nous avons pris des photos pour fêter l’événement. Le lendemain, Jacqueline m’a grondé pour avoir osé « dépuceler sa petite sœur », refusant d’admettre que c’est elle qui m’en avait donné l’idée. De nouveau seul avec Élise, je lui ai dit que sa grande sœur devait ressentir un peu de jalousie.

— Pourquoi, tu ne fais pas l’amour avec elle ?
— Sûrement pas, je dois respecter sa virginité…
— Sa virginité… Quelle virginité ?
— Elle m’a toujours dit qu’elle ne voulait pas de sexe avant le mariage.
— Tu parles !

Élise riait à gorge déployée. Jacqueline lui avait conté par le menu ses partouzes avec des étudiants au fond de la salle de travaux pratiques.

— Trois mecs en enfilade, il lui fallait. D’ailleurs, c’est ce que je devrais faire : trois hommes, trois orgasmes.

(Pas fier…)

Je n’ai jamais su où était la vérité. Pour moi, la Jacqueline un peu boutonneuse est restée terra incognita. Le mythe de la Sainte Vierge est tenace !

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28 janvier 2006 6 28 /01 /janvier /2006 17:05
C’était un couple assez drôle à voir mais qui ne riait jamais.

Lui, Alban, un grand échalas au look Jésus Christ, souvent vêtu d’un grand manteau noir, non pas qu’il eût joué les exhibitionnistes, mais il l’avait équipé de multiples poches pour pratiquer la fauche de livres sur les grandes surfaces. Elle, Monique, un mètre cinquante toute mouillée (et elle mouillait beaucoup), jolie et discrète, secrétaire d’un dentiste ou d’un avocat, je ne sais plus.

Ils vivaient dans une mansarde qui ressemblait à la caverne d’Ali Baba. Alban n’acceptait de travailler que sous la forme d’échange de services. Pour boucler les fins de mois il « récupérait » le nécessaire dans les magasins où la fauche est comptabilisée à l’avance. D’ailleurs, il tenait une comptabilité précise de ses rapines. Je l’ai vu, en fin de mois, calculer ce qu’il avait « gagné » en défiant les caméras de surveillance. Tout le monde le regardait, dans la rue ou dans les magasins, c’est pour cela, m’expliquait-il, que personne ne pouvait soupçonner son activité.

Ensemble ils lisaient « Sexpol », un petit journal qui parlait de cul et de politique comme beaucoup de monde à l’époque. C’était au temps où la contraception était devenue monnaie courante, et aucun virus trop méchant ne menaçait les lecteurs de Sexpol.

Je déjeûnais chez eux le mardi midi. En l’absence d’Alban, un jour, j’avais déboutonné la chemise de Martine et mordu de jolies pointes dressées. Elle m’avait entraîné sur le lit, quitté son jean, et enfourné en elle pendant qu’elle se caressait. Plutôt « cuisine traditionnelle » à l’époque, j’étais vexé qu’elle eût besoin de ses doigts pour jouir. Ne parlons pas de bouche et autres saletés, mon éducation sexuelle ne s’est pas faite en cinq minutes !

Après cette fois il y en a eu quelques autres. Un soir, elle est venue dormir chez moi. Je me souviens qu’elle me tournait le dos. J’étais en elle (mais du « bon côté », n’allez pas croire que…) et nous avons eu envie de dormir ainsi pour ne « conclure » qu’au lever du soleil. Laisser durer le plaisir me paraissait un exploit. ;-)

Un autre soir, je dormais chez eux. Même scénario au départ, sauf qu’elle caressait son grand homme en gardant au chaud mon petit frère. Puis elle nous a fait jouir en elle l’un après l’autre. J’aurais aimé que nous la pénétrions ensemble, il y avait franchement de la place pour deux, si au moins elle avait enlevé ses doigts, et nos arbres se serraient bien frottés jusqu’à la greffe. Mais je n’osais pas dire ce que j’aurais aimé.

Un jour, Aimée, qui ne lisait pas Sexpol, m’a vu lui dire au revoir en embrassant ses lèvres. Protestation :
— Tu es sûr qu’elle en avait envie ?
— Euh, oui, je crois.
Le dernier soir dont je me souviens, elle avait invité une amie qui était encore plus petite qu’elle, comme si c’était possible. Très belle, mais une femme en miniature ! Nous avons regardé ensemble une pièce de théâtre idiote sur un téléviseur qui avait atterri chez eux je ne sais comment. Ensuite nous avons critiqué cette société qui était incapable de produire autre chose que des niaiseries, surtout s’agissant d’amour et de sexe. En même temps, les boutons avaient sauté, Alban et moi étions allongés nus tandis que les deux petites femmes commençaient à nous faire la fête. La femme miniature m’avait choisi et aussitôt glissé dans un jardin qui n’était pas si petit que l’on aurait pu le croire. Mais, passée la découverte voluptueuse de son corps joliment proportionné, je n’avais pas vraiment envie de m’unir à elle car je contemplais Monique dans une danse amoureuse qui la rendait très désirable. J’ai proposé un échange, nous avons échangé. Je n’ai pas vu Alban accouplé avec la poupée vivante, ce qui devait être un spectacle peu ordinaire, mais j’avais une envie folle de baiser Monique. Elle a protesté que je jouisse en même temps qu’elle, sans lui avoir demandé si elle était féconde, mais il allait de soi que les femmes avaient tout sous la main pour éviter qu’on ait à poser de telles questions… :-(

Non, je ne suis pas fier de ce que cette forme de « liberté sexuelle » avait fait de moi. Merci à toutes celles qui ont eu la patience de me faire découvrir autre chose…
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19 janvier 2006 4 19 /01 /janvier /2006 00:00
Avec un titre comme ça sur un blog classé « journaux intimes », je ne doute pas qu’on va faire exploser le compteur. :-b

Mon père fumait la pipe en conduisant l’auto le dimanche et ça me rendait malade. Depuis, les fumeurs de pipe ne m’inspirent pas beaucoup de sympathie (à part Bové). L’autre jour, j’ai failli mettre mon poing dans la figure d’un prof d’université qui prenait l’ascenseur avec sa pipe allumée, entouré d’étudiants qui n’osaient pas intervenir. Il m’a fallu des heures pour évacuer cette émotion — le regret de ne pas être passé à l’acte plus la peur rétrospective des conséquences de mon geste… J’ai réalisé que cette violence touchait quelque chose de plus profond, le souvenir de la pipe de mon père, et bien entendu ce que le mot évoque en association avec une pratique sexuelle. (J’y viens, ne zappez pas !)

C’est un effort violent pour moi de rapprocher les mots « pipe » et « père » (encore pire, « papa »). Ce qui me met en mémoire que dans l’Antiquité on condamnait à mort l’enfant qui aurait aperçu le phallus de son père. Sans aller jusqu’à Freud, le mythe de Cronos n’est pas loin. Mais je m’égare…

Il y a très peu de temps que je connais le mot « fellation ». (Et hop, le compteur !)

Autrefois, quand je l’entendais, je l’associais à l’idée du fouet et de la punition, d’après le contexte de la conversation, et comme le registre sado-maso n’est pas ma tasse de thé on en restait là. Même chose avec « sodomie », mais on en parlera plus tard… Ça veut dire que le contexte me parlait de culpabilité, de soumission, et d’un objet désigné comme instrument de punition. Tout cela devient limpide (si je peux dire) grâce à l’article de Christine Havrot signalé par Ligérienne dans « Le regard pornographique sur la fellation ». Je commence à apercevoir quelque chose de pervers dans la pornographie au-delà des questions de morale, d’esthétique et de non-consentement mutuel.

Pour des raisons purement physiologiques, je ne doute pas que la fellation soit une source de plaisir pour tous les hommes. Et pourtant, il y en a (j’ai entendu des témoignages) qui repoussent avec dégoût les femmes qui en prennent l’initiative. C’est dire que le jugement moral/social peut être négatif au point de les faire renoncer à un plaisir intense, irremplaçable, et à faibles risques (en termes de contamination et de fécondation). Prendre l’initiative, comme l’écrit Christine, c’est risquer de se faire traiter de pauvre pétasse par une majorité d’hommes qui ont une idée très conservatrice des plaisirs autorisés chez la femme. Lesquels ne peuvent pas s’imaginer que leur partenaire ait pris l’initiative pour autre chose que leur faire plaisir à eux en surmontant son dégoût…

Ensuite il y a la question des saveurs. Même dans la littérature érotique féminine moderne (prenez Françoise Rey et Françoise Simpère pour exemples) il est rare de lire une allusion au goût du sperme. Autrement dit, on peut surmonter le jugement moral et s’adonner à la fellation + cunnilingus, mais pas question d’aller jusqu’à l’orgasme, ni d’en prendre trop avec les fluides sexuels. D’ailleurs, Christine Havrot signale que très peu d’hommes qui l’ont caressée avec la bouche sont allés jusqu’à même lui faire approcher l’orgasme ; comme s’ils avaient peur d’une éjaculation féminine ?

Je me reconnais bien dans les comportements décrits dans ces plaidoyers pour les saveurs du plaisir. Dans une de mes relations amoureuses, sur plusieurs années, je n’ai jamais eu de caresse « orale » partagée avec mon amante. Il m’a fallu longtemps pour oser goûter les fluides amoureux — comme un baiser de nectar mêlé de lait maternel et de sperme sur la langue d’une femme aimée…

(Pour les travaux pratiques, lire « Amanda »…)
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15 janvier 2006 7 15 /01 /janvier /2006 10:40
Du triangle au tiercé, il n’y a qu’un pas. Un pas que franchit au galop Marie B., la blogwoman spécialiste du sport hippique. Ce qui renforce la rumeur selon laquelle on ne peut toucher le tiercé gagnant qu’en fréquentant les coulisses des hippodromes. ;-)

Mon humour est un peu déplacé — limite racoleur et en tout cas pas très chevaleresque — mais j’ai envie de partager le plaisir de la lecture du magnifique témoignage d’une louve pas encore grise. Alors, tous « En selle ! ».

Ce n’est pas par hasard que je présente ce texte, qui m’a beaucoup ému, sur le ton de la dérision. Marie B. parle d’un monde que je ne connais pas et que j’avais renoncé à connaître. Un jour, un ami avait voulu me communiquer sa passion en me faisant monter son cheval « pur sang ». Je me suis senti inconfortable et n’ai pas eu envie de pousser plus loin l’expérience pour surmonter ma peur. Or je n’étais pas confronté à un véritable danger, mais à mon incapacité à entrer en contact avec une masse vivante d’apparence « indomptable ».

Je ressentais la même peur, pour les mêmes raisons, face au désir d’une femme bouillonnante de sensualité. Il me fallait d’abord connaître, analyser et apprivoiser — dominer ? — cette vie qui s’offrait à la mienne. Depuis, j’ai franchi (à pied) quelques obstacles. J’en raconterai encore.
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14 janvier 2006 6 14 /01 /janvier /2006 23:39
Troisième sommet

Muriel vit seule avec sa mère depuis la mort du père. C’est peut-être parce qu’il terrorisait les deux femmes, dans ses crises de démence alcoolique, qu’elle n’a jamais osé aborder un homme. À 29 ans, elle travaille au guichet des réclamations d’une administration. Toujours élégante, maquillée, de longs cheveux noirs bouclés, une poitrine arrogante, elle a souvent reçu des avances mais toujours retardé l’échéance d’un investissement affectif. Elle ne prononce jamais de mot dangereux comme « sexe », « désir », « liberté » ; elle a fait siennes les opinions conservatrices de son entourage. Elle m’énerve. Elle est charmante. Moi je la trouve plutôt moche, avec sa tête de gouine, ses griffes peinturlurées, son gros cul serré dans des robes ridicules et ses nibards monstrueux enfermés dans de la dentelle noire.

Ce n’est pas grave, elle m’aime bien : elle m’apporte des petits-fours de la pâtisserie la plus chère de la ville. D’ailleurs ce n’est pas moi qui l’intéresse, mais l’Amante. (Moi j’ai mes adresses et je fais ne pas dans la dentelle.)

Un jour, les deux femmes partent en vacances dans de la famille à elle au bord de la mer. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé, sauf qu’elles ont fait du naturisme free-lance et dormi dans le même lit. L’Amante me met plutôt au courant de son petit flirt avec un homme, mais elle m’avertit que Muriel n’a plus de complexes avec son corps, et que par conséquent s’est mise en tête de perdre son innocence avec un homme.

Je ne sais pas si elles m’avaient désigné comme étalon. Il se trouve qu’un jour nous étions allongés tous les trois sur un divan, Muriel entre nous, et nous avons commencé à la caresser. Sa peau est très douce et je découvre que des lèvres charnues peuvent être incroyablement savoureuses. En tout cas elle ne se lasse pas de prendre les nôtres, sans relâche, et en retour nous la couvrons de caresses. J’ai beau être le plus vertueux des hommes, dans une telle situation le désir finit par pointer son nez. Je plonge les mains à la recherche du temps perdu (pour elle). Toutes ces couches de vêtements finissent par m’énerver. Pour lancer le mouvement, je jette mon peignoir au bas du lit. L’Amante ne tarde pas à m’imiter. Nous voici nus comme des vers, à l’assaut de cette poupée mal ficelée. Quand elle se tourne du côté de l’Amante, sans même s’être donnée le temps d’admirer ma virilité, je reconnais qu’elle a bien perdu toute gêne vis à vis du corps féminin. Ses mains sont fortes et ressemblent à celles d’un homme, ce qui me plaît bien en la circonstance. Je crois qu’elle rêve d’avoir un pénis pour assouvir son désir de la femme qu’elle a pris dans ses bras. Alors je lui prête le mien en le glissant bien dur dans sa main. Un peu surprise l’espace d’une seconde, elle ne tarde pas à le brandir comme un gode pour l’amener à destination. Le jeu s’arrête là, car nous n’avons pas osé. Après son départ nous avons fait l’amour furieusement.

Quelques semaines plus tard, elle revient un soir où je suis seul. Elle m’explique qu’elle a commencé à prendre la pilule et se sent prête au grand saut… Cette fois, nous sommes nus sur le lit. Je caresse longuement sa peau satinée et nous restons allongés ainsi, plus d’une heure, mon sexe bien au chaud dans sa main, à écouter des musiques douces. Puis elle me laisse venir sur elle et la pénétrer lentement. Aucune résistance, elle adore se sentir remplie par un homme, bien que je n’aie pas l’impression de la remplir car son sexe me paraît immense. Nous avons gardé cette étreinte, presque sans bouger, pendant quelques minutes, puis je me suis détaché d’elle et nous nous sommes endormis. La voilà apaisée, elle qui croyait que ça devait faire terriblement mal et qu’elle allait saigner. Elle finit par me dire qu’elle a choisi de venir en son absence pour ne pas pas donner à l’Amante le spectacle de cette initiation sanglante.

La fois suivante, je la reçois avec l’Amante. C’est l’hiver, je me souviens d’un feu de cheminée et des reflets de cuivre sur les corps des deux femmes. On se croirait dans un film de Pasolini que je n’ai pas encore vu. Mais c’est bien mieux en vrai, quand les lèvres, les mains et les sexes ont perdu toute contenance. J’apprécie le parcours d’initiatrice de l’Amante : sans parler, elle a commencé par apprendre à Muriel comment caresser le sexe de son homme : bien dérouler le prépuce, serrer assez mais pas trop, attention là-bas c’est fragile, puis on peut y mettre la bouche, oh ces lèvres gourmandes je n’ai jamais connu ça ! Doucement les dents, juste une touche légère… On enchaîne sur l’accouplement, l’homme sagement allongé sur le dos, la femme qui se plante au sommet du drapeau. Mais Muriel n’est pas prête à s’attacher ainsi. Elle veut d’abord prendre du plaisir avec l’Amante. Alors les femmes me montrent un moment ce que font des femmes entre elles. Enfin, pas tout à fait, car je les sens plutôt chacune à essayer de jouer l’homme sans avoir l’équipement pour une telle expérience. Dans mon souvenir, cette brève rencontre entre femmes me paraît loin de ce que des femmes racontent ou inventent de leurs jeux amoureux. Il est probable que la présence d’un homme soit une cause de perturbation. Pour être franc, je sens qu’il y a un vide à combler et que je pourrais me rendre utile.

Muriel a une main de femme et une main d’homme qui jouent ensemble sur son sexe grand ouvert. J’aime cette compétition, à qui lui fera le mieux cambrer les reins et pousser des petits cris. Ses seins sont gonflés à bloc et je joue (avec un plaisir limité) à les mordre. Puis elle m’entraîne sur elle. La suite ne vaut pas la peine d’être racontée. Non, elle n’a pas joui dans le triangle, mais nous reprendrons le jeu plusieurs fois en aparté et elle connaîtra d’autres accomplissements. L’Amante ne veut plus se joindre à nous car elle m’affirme qu’elle n’éprouve aucun attrait pour les femmes en général, et encore moins pour Muriel en particulier. Son seul rôle a été de détourner le désir de notre amie pour l’orienter vers un homme. Une fois la barrière brisée, répéter la mise en scène serait sans intérêt.

Maintenant, Muriel aime que je sois allongé pendant qu’elle me fait l’amour. Son sexe est d’une puissance musculaire jamais égalée. Un jour, elle m’amène à l’orgasme, puis elle se dégage et prend tout de suite dans sa bouche mon arbre replié, encore gluant des fluides échangés. La sensation est si forte qu’il reprend vite sa forme avantageuse. Un autre jour, elle me prend tout de suite en bouche pour goûter ma sève, « saveur d’océan » dit-elle émerveillée, comme si elle venait de déguster un petit-four de la pâtisserie Ducon. C’est avec elle que j’apprends à plonger la langue dans les replis mystérieux d’un jardin d’amour : elle sent bon, elle passe tellement de temps à se laver ! Elle aurait bien pris ma main entière, si j’avais osé.

J’ai vécu d’autres triangles avec femmes. Aucune histoire ne ressemble à l’autre, mais le plus souvent j’ai été fou de plaisir pendant les « préliminaires », alors que tout est redevenu banal quand une des femmes s’est accaparée mon sexe et mon attention. C’est une époque où je croyais qu’on ne pouvait pas faire l’amour sans passer par un rituel de pénétration et d’orgasme. Rétrospectivement, je crois que j’ignorais tout de « l’énergie féminine » que ces femmes auraient pu éveiller en moi. Au point de décliner, deux fois et demie, des invitations à une petite fête « entre femmes »…

Écrit un soir de pleine lune, janvier 2006
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14 janvier 2006 6 14 /01 /janvier /2006 11:00
Deuxième sommet

Les semaines ont passé, l’Amante m’a dit qu’elle était prête. Damien s’est installé chez nous pour quelque temps. Ce soir, nous sommes nus, assis par terre à écouter le silence sous la lumière vacillante d’une lampe à pétrole. C’est l’inverse de la scène au bord du lac : pas de sentiment de transgression, aucun risque/envie d’être vu, rien à prendre et pas de résistance. Il s’est assis à califourchon sur la femme désirée, à sa demande, pour lui masser doucement le ventre. Je suis étonné de voir son sexe au repos ; le mien est déjà douloureux à force d’attendre. Elle lui a fait signe de remonter. Je frémis de plaisir à la vue de ces mains délicates qui font dresser les pointes rose pâle des petits seins d’une femme. Nous sommes tous très jeunes, et beaux comme des dieux, il va de soi.

Son arbre se dresse enfin au milieu d’une toison blonde. À cette époque, pour moi, la blondeur est associée à la féminité, et je ne suis pas loin du trouble ressenti/refoulé face aux garçons blonds qui fréquentaient le pensionnat de mes années adolescentes. Mais Damien n’évoque rien de la brutalité masculine et je ne sens aucune gêne à le regarder, ni même le toucher. L’Amante lui a fait signe de venir en elle. Elle prend mes mains, tendrement, pendant qu’il s’allonge sur elle, pour sentir mon accord et mon bien-être.

Je les regarde prendre plaisir au plaisir. La danse des sexes est un spectacle étonnant, hélas réduit à sa dimension anatomique, aujourd’hui, par le commerce des images. Je me sens délicieusement éclaboussé par la vague qui grandit en eux. Quelle beauté.

Il s’est immobilisé dans le plaisir. Nous restons immobiles, un temps indéterminé, blottis contre l’Amante. Puis elle m’invite à glisser en elle. C’est une sensation prodigieuse, celle de pénétrer doucement dans une grotte pleine de lave brûlante. Je ne tarderai pas à pousser un grand cri ; nouvelle éruption, et cette fois l’Amante m’accompagne. Damien n’a pas dit son dernier mot. Il ne tarde pas revenir goûter à la source de jouissance. Ils font l’amour, encore, ces deux là, puis c’est mon tour une deuxième fois, et reprise pour nous une troisième fois, après un intervalle de sommeil dans cette nuit un peu trop courte. Maintenant, Damien s’autorise à crier pendant la déflagration du plaisir.

Je ne me souviens pas si je devais aller travailler le lendemain… L’ivresse de cette rencontre m’a fait planer pendant quelques jours.
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14 janvier 2006 6 14 /01 /janvier /2006 10:08
Premier sommet

Sa demi-sœur aînée avait envie de moi et me le faisait savoir pendant les séances de massage. Un jour, je l’ai prise sur la rive du lac. Je n’ai pas d’autres mots, car son sexe ne m’avait pas semblé répondre vraiment au désir de sa tête. Doris se cambrait en gémissant, mais elle ouvrait sa vulve quand je la quittais et la serrait quand je revenais en elle, comme si elle avait voulu se donner l’impression d’être forcée. Malgré cette ambivalence du désir, notre étreinte fut paisible. Elle avait joui discrètement. Ce n’était peut-être pas la première fois qu’elle prenait son pied silencieusement à côté de son frère, mais la première avec un homme, célébrant la liberté que venait de lui donner une pilule magique.

Je ne sais pas si Damien nous regardait car il n’avait d’yeux que pour l’Amante. Il l’aimait pour son corps, son intelligence et son cœur immense. Plusieurs fois ils avaient vécu de chastes étreintes, mais le jour approchait où les dernières barrières cèderaient. Elle ne se sentait pas prête, au bord du lac. D’ailleurs, nous étions venus profiter de la plage (interdite aux promeneurs), pas pour une « partie carrée ». Et puis je n’aime pas le libre-échange ; c’est tellement plus subtil, l’amour à trois.

L’Amante avait quand même proposé d’apaiser son désir. Je contemplai Doris observant son demi-frère en train de se faire sucer. Elle n’osait pas se caresser, car c’était une jeune fille bien élevée, mais le plaisir et la convoitise dans ses yeux m’avaient envoûté. Ce regard est à jamais inscrit dans la case « érotisme » de mes rêves.
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