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17 août 2005 3 17 /08 /août /2005 23:00
1er juillet 2002

Depuis quelques semaines j’écris beaucoup à Séverine. Je lui parle de ce que je vis avec Marie, tandis qu’elle me raconte sa douleur, sa séparation d’avec David, ses frustrations à elle. Elle reste pudique mais devient de plus en plus hardie : elle aimerait partager des moments de tendresse avec moi, mais sans que cela n’aille « plus loin » : elle ne souhaite pas engager une relation avec un autre homme malgré la rancœur qu’elle cultive à l’encontre de David.

Ils sont en visite en France. Nous les voyons souvent. David est dans un état épouvantable à cause de difficultés qu’il traverse, et d’une humeur exécrable chaque fois qu’il s’adresse à Séverine. Elle encaisse, joue à l’idiote et se rend invisible, sans jamais perdre son humour décapant…

10 juillet

Je suis assis à l’ordinateur, Séverine près de moi. Nous réglons sa messagerie électronique pour pouvoir continuer à communiquer en secret. Un moment, je la prends dans mes bras et j’embrasse son cou. Puis nos lèvres se croisent et se frôlent presque. J’ai senti un instant d’hésitation en elle. Je lui écris, le soir même, combien j’ai aimé ce frôlement. Que c’est à elle de prendre ce dont elle a envie. Je retiens mon désir.

12 juillet

Nous sommes chez David et Séverine pour un dîner. Séverine va dans la chambre pour coucher sa fille. Je la suis. Elle se tourne vers moi, me serre dans ses bras et me donne un baiser torride. Je ne sais pas combien de temps nos lèvres ont joué ensemble. Le temps ? C’est une sensation merveilleuse pour nous deux. Comme si, dans ce bref abandon, nous avions passé une nuit dans l’intimité !

14 juillet

David, Séverine et leur fille sont en visite à la maison pour la journée. L’après-midi, Aimée parle avec David et me fait comprendre que je peux en profiter pour emmener Séverine dans la forêt… Elle pense que nous avons surtout besoin de parler, mais nous ne tardons pas à nous taire. C’est encore un très long baiser, une extase d’une heure, en silence, avec des caresses sages, tous deux allongés sur des brindilles.

22 juillet 2002

Séverine s’est absentée quelques jours. Nous continuons à correspondre par email. Cette fois, nous osons parler ouvertement du désir et de choses vécues dans l’intimité. Je ne cesse de m’émerveiller que notre relation soit aussi pleine, sans aucune frustration, alors que nos rencontres se limitent à un unique baiser… J’en parle avec Aimée.

Un jour, nous parlons du plaisir solitaire. Je lui dis que j’aime me donner du plaisir et j’essaie de lui faire dire comment elle le vit. Elle me donne quelques pistes. Alors je lui propose d’écrire moi-même ce qu’elle vit en réalité. Elle accepte ma provocation. [Censuré !]

J’envoie aussi ce message à Marie, qui répond qu’elle le trouve assez bien — après tout, c’est elle qui m’a enseigné tout cela ! — avec quelques détails à corriger… Marie, comme Aimée, se sent complice de mon étrange relation avec Séverine.

27 juillet

Séverine vient me voir au bureau. Alibi : transférer des photos depuis son compte Yahoo. Il n’y a personne aujourd’hui, mes collègues sont en vacances, seuls quelques ouvriers passent dans le couloir.

Elle m’a appelé de la cabine téléphonique, en bas, pour que j’aille la chercher au portail. Nous montons main dans la main le chemin sous les arbres. Il fait une chaleur torride. Nous échangeons un baiser dans l’ascenseur — j’ai souvent rêvé d’embrasser une ingénue dans cet ascenseur !

Nous parlons musique. Je suis assis sur une chaise bleue, en face d’elle, avec une chemise bleu sombre qu’elle affectionne beaucoup. Elle vient vers moi, s’assied à califourchon. Nos lèvres se rencontrent pour un long baiser.

Elle me dira plus tard qu’elle croyait que la porte fermait de l’intérieur. Moi, j’ai un peu peur que quelqu’un entre, mais c’est si bon qu’elle soit là, contre moi, mes mains partout sur elle à travers la robe légère. Elle se serre encore. Sa main glisse vers ma ceinture qu’elle décroche. Puis elle ouvre mon pantalon et attrape mon sexe dressé. Quel culot, j’en ai le souffle coupé. Avant que j’aie repris mes esprits, elle l’a glissé en elle sans enlever de vêtement. Je sens la brûlure délicieuse de son sexe. Elle bouge beaucoup et prend du plaisir à m’en donner. Je la supplie d’aller doucement car je vais monter trop vite. Pour toute réponse, elle m’intime l’ordre de jouir en elle, vite… Elle me dira ensuite qu’elle tenait à me « remercier » en m’offrant du plaisir. Elle voulait aussi plonger dans mon regard au moment où je partais dans la jouissance…

Nous continuons à faire l’amour. Elle aime les caresses de mes mains et se gratifie encore de deux ou trois orgasmes. Ensuite nous allons pour de bon télécharger les photos et elle repart en vitesse, car David l’attend pour le repas de midi.

Le soir, je raconte cette aventure à Aimée. Elle rit et me dit : « Maintenant, Séverine, est vraiment ma sœur ! » Je ne comprends pas encore pourquoi elle perçoit cette relation à l’opposé de celle que j’ai avec Marie. Elle m’explique que nous la vivons sans attachement, ce qui est suffisant pour qu’elle ne souffre pas de mon aliénation. Pourtant, avec Marie, je n’ai aucun projet, nous vivons la même liberté ? Enfin, il me semble…

Je n’ai pas envie de raconter cet épisode immédiatement à Marie. J’en parlerai quand nous serons ensemble. Séverine n’a pas détourné mon désir bien que j’aie vécu avec elle une relation sexuelle aussi intense qu’avec Marie.

J’ai connu une deuxième belle rencontre avec Séverine, le 17 août. Elle m’avait proposé qu’on « se dise au-revoir »… J’ai bien failli râter ce rendez-vous car le câble d’embrayage a cassé au moment où je sortais de l’autoroute, mais mon fils est venu dépanner. Nous sommes allés dans un studio d’enregistrement providentiellement disponible, avons bouclé la porte, brûlé du papier d’Arménie et éteint les lumières. Le silence est total, pendant deux heures nous n’entendrons que nos respirations et les battements de nos cœurs.

Elle crie : « Oui, oui, oui… » puis : « Non ! ». Elle m’expliquera plus tard que c’est un sursaut de jugement moral, au sommet du plaisir, mais qu’il faut bien bien entendre que, dans les présentes circonstances, ce « non » veut dire « oui »…

Elle tient à prendre une réserve de plaisir pour l’année de frustration et de difficultés qu’elle s’apprête à vivre, de retour dans son pays. Nous y passons deux ou trois heures… Elle s’est enfuie du domicile alors que David était en train de tenir un grand discours sur la relation conjugale à un ami qui ne s’entend plus avec sa femme ! Séverine est gauchère. Toute ma famille est justement en train de lire L’Île des gauchers d’Alexandre Jardin.

[Suite]

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